Archives sur le génocide contre les Tutsi : qu’a découvert François Graner ?

François Graner est un physicien, un directeur de recherche, un chercheur dans l’âme, qui s’est toujours intéressé à la question de l’affaire du soutien français aux génocidaires rwandais.
Avec son approche scientifique et sa détermination hors du commun, ce chercheur ne se laisse pas arrêter par la chape de plomb qui avait pourtant été méthodiquement coulée sur cette erreur dramatique, le Tchernobyl de la présidence François Mitterrand.

C’est à François Graner que Dominique Bertinotti, mandataire du fond François Mitterrand, avait répondu par écrit que les archives qu’il souhaitait consulter – après l’annonce d’ouverture suivie d’aucun effet de François Hollande – que ces archives étaient « ouvertes mais non consultables »
Il est indispensable de noter à ce stade que les archives d’opérations présentées comme humanitaires sont encore protégées par des barbelés électrifiés.
S’il s’agissait d’humanitaire, ces documents auraient été depuis longtemps ouverts au plus grand public pour démontrer la pertinence de l’action de la France…

Mais François Graner ne s’est pas arrêté à cet obstacle qui combine duplicité et déni, et cinq ans plus tard, il a obtenu du Conseil d’Etat que ces archives soient enfin accessibles. Mme Bertinotti, qui siège à l’institut François Mitterrand aux côtés du très équivoque Hubert Védrine, a néanmoins imposé des conditions drastiques de consultation, qui empêchent toute reproduction et diffusion de ces archives.
Il y va effectivement de la réputation et de la responsabilité des conseillers du président, qui ont honteusement menti sur leur méconnaissance de la préparation puis du déroulement du terrifiant génocide contre les Tutsi au Rwanda. Des événements dont ils étaient parfaitement informés, notamment par la DGSE.

Article La Croix du 23 jan 2021, Génocide des Tutsis, « le fonds Mitterrand confirme le travail de nombreux chercheurs »

Le chercheur confirme, au fur et à mesure qu’il peut accéder à ces pièces de puzzle du drame rwandais, ce que nous craignions le plus : du fait de l’Elysée, la France pourrait être accusée de complicité de génocide. Préparation des génocidaires, livraisons d’armes, soutien à leur « résistance », car les bourreaux se présentent encore aujourd’hui comme des victimes

Article Le Monde du 16 jan 2021, François Graner, plus on avance et plus le tableau est accablant pour la France au Rwanda

François Graner nous apprend ce que nous savions déjà, mais que nous refusons encore de « gérer », que faire de ces crimes ?
Attendre patiemment que les personnes en cause disparaissent ? Poursuivre en justice uniquement les organisateurs rwandais encore « réfugiés » sur le sol français, pour éviter d’atteindre les commanditaires de ces livraisons d’armes aux nazis de l’Afrique des Grands Lacs ?

article du canard enchaîné


Ce que je retiens du travail de François Graner, cheminant patiemment dans ces morceaux d’archives, c’est que la commission d’historiens présidée par Vincent Duclert ne servira pas à grand chose, si ce n’est à formaliser la présentation de documents que le ministère des Armées a soigneusement organisée.

Si nous voulons enfin avoir les idées claires sur ces « événements » déplorables et gravissimes, nous devons d’abord obtenir l’ouverture complète des archives aux chercheurs qui, comme François Graner, ne sont mandatés par personne d’autres que leur volonté de comprendre et d’expliquer. La recherche indispensable de la vérité et aussi de la justice nécessitent que plus rien ne nous soit caché sur cette question odieuse : pourquoi avons-nous aidé des génocidaires ?

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Interview France Culture

Un commentaire sur “Archives sur le génocide contre les Tutsi : qu’a découvert François Graner ?

  1. Merci beaucoup Guillaume Ancel pour les informations que vous nous donnez à travers vos écrits. Merci à François Graner pour sa détermination dans la recherche de la vérité. Vous êtes entrain de rétablir l’honneur de la France.

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