Note de la DGSE sur « les responsabilités de l’attentat contre l’avion du président Habyarimana »

La sensibilité de la situation au Rwanda et l’implication de la France dans ce conflit mettait forcément la DGSE, service officiel de renseignement extérieur de la France, en grande vigilance.
Par ailleurs, ces services avaient déterminé que les missiles portables anti-aériens constituaient une arme privilégiée pour les attentats, alors que la génération réellement efficace de ces armes (SAM16, Stinger RMP et Mistral) venait d’être mise au point à la fin des années 1980. La DGSE exerçait sur ces armes une surveillance critique des transferts, de munitions comme des équipes de tir réellement formées.

Note DGSE assassinat prdt habyarimana

Cette note de la DGSE, très claire, sur « les responsabilités de l’attentat contre l’avion du président Habyarimana », montre que cette affaire ne lui pas échappé et que cet assassinat est l’œuvre d’un réseau d’extrémistes hutu structuré autour d’Agathe Habyarimana, la femme du président réfugiée en France, et du sinistre colonel Bagosora qui fut l’un des principaux organisateurs du génocide des Tutsi au Rwanda.

La France sait depuis le début qui a tiré sur l’avion du président Habyarimana

Il est probable qu’au-delà des témoignages recueillis, cette note traduise aussi les observations directes de la DGSE, notamment sur « l’activité inhabituelle sur le camp de Kanombe » d’où le tir des missiles a eu lieu, comme l’a démontré en 2012 le rapport d’expertise de la justice française. Elle confirme donc l’origine de l’attentat.
Reportage de TV5 Monde
Autrement dit, la France sait depuis le début qui a tiré sur l’avion du président Habyarimana.

Cela rend plus énigmatique encore le fait que l’Etat français ait laissé commettre l’attentat et, surtout, continué à soutenir le régime extrémiste qui s’est emparé du pouvoir grâce à l’assassinat du président Habyarimana pour commettre le dernier génocide du XXème siècle, le seul que nous aurions pu empêcher.
Cette information de la DGSE interroge plus que jamais sur les manœuvres des négationnistes, 25 ans après les faits, qui essaient encore aujourd’hui de faire porter la responsabilité de l’attentat par le FPR, et donc les Tutsi, inversant les responsabilités dans ce crime des crimes, assassinant une deuxième fois le million de victimes de la folie meurtrière de ces extrémistes hutu, soutenus par l’Etat français pendant le génocide et après.

Article de Fabrice Arfi sur Mediapart

Article de Benoît Collombat sur France Inter

4 commentaires sur “Note de la DGSE sur « les responsabilités de l’attentat contre l’avion du président Habyarimana »

  1. La note de la DGSE, datée deseptembre 1994, ne fait que confirmer ce que les chercheurs et les observateurs sérieux savaient déjà depuis longtemps. On savait que le détachement de la Garde présidentielle de Kanombe, arrivé le premier au lieu du crash de l’avion présidentiel, le 6 avril dans la soirée, était accompagné par un officier supérieur francais, instructeur de cette unité d’élite. Le site fut depuis interdit à toute autre unité d’enquête, y compris aux troupes de la Minuar encore présentes à Kigali. Curieusement, une boîte noire, censée être découverte sur place, atterrit entre les mains des officiers de l’ONU à Kigali, avant de disparaître inopinément dans les archives à New York. Lors de sa réapparition, plus de 5 ans plus tard, les experts devaient s’appercevoir qu’il s’agissait d’une boîte noire, dont seul le Concorde était équipé à l’époque. Un type d’avion qui n’a jamais atterrit sur l’aéroport de Kigali.

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